lundi 7 juillet 2008

Comment te dire adieu ... ?

J'ai trouvé un appartement à 500 km d'ici. Je vais quitter ma ville, mon pays. M'installer à Paris.
Je pars pour le boulot, j'ai plus de chances de réussite là-bas et la plupart des contrats qu'on me propose sont basés en région parisienne.
Mais bien évidemment, tu ne le comprendras pas.
Pour toi, si je pars, c'est simplement pour te fuir. Tu ne comprendras décidément jamais rien. Et tu seras toujours bien égocentrique, à te prendre pour le centre de mon monde et croire que tout tourne autour de ta petite personne.
Ma vie, ce n'est pas toi, ce n'est plus toi. Je me fiche de toi, de ta vie, de ce que tu fais, de ce que tu dis, de ce que tu penses. Depuis environ 6 mois, nous ne nous parlons plus et je m'en porte très bien, merci.
Quand j'étais partie m'installer là-bas il y a 3 ans, tu m'avais déjà hurlé à la face que si je partais, c'était pour ne plus voir ma mère, pour couper les ponts avec elle. Ce n'était pas toute la vérité, mais tu ne te trompais quand même pas non plus : je partais avant tout pour moi, pour tenter de refaire ma vie ailleurs, pour le travail aussi, mais également pour ne plus te voir, que tu me foutes la paix, il ne faut pas se leurrer.
Aujourd'hui, tu me fous la paix. Je ne t'en laisse pas le choix. Mais pourtant, je repars quand même. Je n'aurais d'ailleurs jamais dû revenir.
Ce n'est donc pas pour te fuir que je pars, mais simplement pour moi, pour mon boulot, pour ma vie sociale aussi, parce que tous mes amis se trouvent là-bas et ici, je m'ennuie.

Je déménage donc dans un mois, mais tu ne le sais pas encore.
A vrai dire, je ne sais pas trop quand te l'annoncer, ni comment.
J'avais pensé à une lettre, mais j'écris déjà bien assez ici. Et j'avoue ne pas avoir envie de perdre mon temps à reformuler mes phrases pour essayer de ne pas trop te bousculer (hé oui, je sais que j'en arriverais encore à ça, histoire de te ménager... je suis décidément trop gentille).
J'avais pensé te le dire en face, mais je n'ai pas envie d'entendre tes reproches habituels, je n'ai pas envie de voir ton regard assassin, je n'ai pas envie de t'entendre dire à la petite que je fais tout pour vous séparer. Tu lui avais déjà dit ça il y a 3 ans, je n'ai pas envie que tu aies le plaisir de lui répéter.
Je pensais donc simplement déménager et, une fois installée là-bas, t'envoyer un message pour te donner mon nouveau numéro de téléphone et ma nouvelle adresse. Tu as après tout le droit de rester en contact avec ta petite-fille, il est donc tout à fait normal que je te communique nos nouvelles coordonnées.

Je sais que tes poils vont se hérisser, que tu vas probablement crier, pleurer et j'en passe, mais je ne veux pas le voir, je ne veux pas l'entendre, je ne veux même pas le savoir.
Je fais ma vie comme je l'entends, à toi de t'y accommoder.
En plus, 500 km, ça peut paraître loin, mais en train, c'est vite fait : la petite pourra être chez toi en 2h pour les vacances, tu pourras toujours la voir.

Je sais que je vais m'en prendre plein la tronche, je m'y suis préparée : mauvaise mère, fille indigne, je te fais du mal et patati et patata. Oui, je sais déjà tout ça, tu me l'as déjà tellement répété...
Mais sache que ça ne me fait plus rien. Tes remarques ne me touchent plus.
Venant de quelqu'un comme toi, il ne manquerait plus que ça...

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