mercredi 16 juillet 2008

See you at the bitter end

Du fait de son cancer, tu refuses maintenant de voir trop souvent ta petite-fille. Il ne faudrait pas qu'elle voit la déchéance de celui qu'elle appelle papy...
Malgré tout, le w-end dernier, tu as demandé à l'avoir près de toi. Pour la féliciter de ses bons résultats scolaires, pour qu'elle puisse le voir une dernière fois avant la fin, pour inonder ses poches de billets de banque. Aussi.
Elle est rentrée dimanche avec 380 euros en poche. Enorme pour une enfant de même pas 10 ans.
Va faire les soldes avec elle, tu m'as dit... Rhabille-la pour la rentrée scolaire, c'est son cadeau vu qu'elle a bien travaillé à l'école.
Et tu lui as déjà promis un ordinateur portable l'année prochaine si elle réussit son année.
La carotte pour la faire avancer.
J'ai horreur de ça.
A 10 ans, a-t-elle besoin de 380 euros ?!
Tu as profité aussi qu'on se croisait sur ce quai de gare pour me donner un grand sac rempli de jouets, de jeux, de vêtements lui appartenant et qui restaient chez toi depuis des mois et des années. L'impression que tu vidais petit à petit ta maison.
Tu en as profité pour me dire que ton homme n'allait pas bien, son cancer le ronge de plus en plus, il fait de la chimio plusieurs fois par semaine, il ne pèse plus que 56 kilos.
Finalement, ce ne sera pas un cancer du foie, comme annoncé, mais bien du pancréas. Un des plus difficiles à soigner, d'autant qu'il en est déjà à un stade avancé. La plupart des malades ne survivent que quelques mois...
Alors tu sais qu'à son décès, il te faudra quitter la maison. Son fils se fera un malin plaisir de te mettre à la rue, lui qui nous a toujours détestées. Et là, je me demande ce qu'il adviendra de toi...
Après tout, tu restes ma mère. Et même si je ne veux plus te voir, ai-je le droit (et surtout aurais-je le courage jusqu'au bout) de te tourner le dos et te laisser là ?
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Sincèrement, je ne veux plus de toi dans ma vie, tu m'as fait assez de mal. Mais savoir qu'il te mettrait dehors... ai-je le droit de laisser faire ça ?
Au delà de tout ce mal, tu restes ma mère, la grand-mère de ma fille...
J'avoue que je me sens un peu perdue...
Je sais que c'est pour ça que tu m'as rendu tout ce qui appartenait à la petite, tu fais le vide avant qu'il soit trop tard.
Comme une impression que l'échéance approche...

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