jeudi 10 janvier 2008

Time to grow

Demain, ça fera une semaine que j'ai coupé les ponts avec toi. Et depuis ce jour, plus de nouvelles.
Et depuis ce jour, je me sens en stand-by. Je vais bien, je me sens soulagée, allégée, mais en même temps, je reste sur mes gardes, toujours sur la défensive. Je m'attends à la réaction, TA réaction.
Ce n'est pas trop ton genre, ce silence...
Mais peut-être te faut-il du temps pour digérer tout ça... ou alors peut-être vas-tu, pour la première fois de ta vie, respecter ma demande de ne pas me contacter ?

Notre dernière rencontre ne s'est pourtant pas mal passée.
Je savais que discuter avec toi serait totalement inutile. J'ai déjà essayé plusieurs fois par le passé et ça s'est toujours soldé par un échec : tu ne supportes pas qu'on te dise tes vérités, tu ne te remets jamais en question et, parano, tu te sens directement attaquée, même quand on parle calmement et qu'on tente simplement de t'expliquer les choses. Tu réponds toujours de manière agressive et tu attaques en retour, tu rejettes tes responsabilités.
Cette fois, j'avais donc pris la décision de m'éviter une discussion stérile avec toi. Nous nous sommes peu vues et c'est tant mieux, c'était d'autant plus facile...
En partant, j'ai fait la fille qui oublie son bouquin et je t'ai laissé ce livre, "Parents toxiques" de Susan Forward, ce livre dans lequel j'ai surligné en fluo tous les passages qui me parlaient, toutes les phrases qui décrivaient mon état d'esprit maintenant, celles qui décrivaient ce que j'ai pu vivre par le passé et tout le mal qui en résulte.
Uniquement en lisant ce bouquin, tu devrais comprendre et savoir.

Je t'avais écrit une longue lettre, mais finalement, je ne te l'ai pas donnée. Pas encore, pas tout de suite. Je pense que je vais attendre un peu et te l'envoyer par la poste un de ces jours.
Je voulais d'abord que tu lises ce bouquin et que tu prennes conscience de tout le mal que tu m'as fait pendant toutes ces années. C'est un livre qui ne parle pas de toi ni de moi, il évoque des situations XYZ, mais ça nous ressemble tellement...
La lettre suivra donc, celle qui décrit ma vie, mes souvenirs, mon état d'esprit à cette époque et mon état d'esprit maintenant. La lettre qui remettra les responsabilités là où elles doivent être et qui pourra un peu te rassurer : si j'ai décidé de couper les ponts avec toi, tu pourras quand même continuer à voir la petite. Mais à mes conditions. Si tu les refuses, il te restera à aller voir un juge et demander un droit de visite... qui te sera certainement refusé lorsque j'aurai transmis une copie de ma lettre à mon dossier. Alors libre à toi.

Tu comptes beaucoup pour ma fille et je ne veux pas être celle qui lui enlèvera sa grand-mère ; elle n'a pas à payer nos mauvaises relations. Mais bien sûr, je ne serai pas loin, je veillerai à ce que tu ne dérapes pas avec elle comme tu l'as fait avec moi : pas de critiques, pas de moqueries, pas de remarques à l'égard de ses parents.

Pour ma part, c'est terminé. Je ne veux plus avoir à faire avec toi. Et pour la première fois de ma vie, je me sens sereine et décidée, je ne changerai pas d'avis.

Alors oui, vas-y, traite-moi d'ingrate, de fille indigne, dis que j'ai profité de toi et que je te déçois.
Tu me l'as dit tellement souvent déjà... Ces paroles n'ont plus aucun effet sur moi, tu ne réussiras pas une fois de plus à me culpabiliser.

Le réveillon de Noël que nous avons passé ensemble a signé la fin de nos relations mère-fille, si tant est qu'on puisse dire que tu es une mère pour moi...
Je venais t'annoncer mon bonheur professionnel, t'expliquer que ta fille était enfin en train de réussir quelque chose dans sa vie, que des personnes connues et bien placées me contactaient et me faisaient confiance. Tu aurais dû te comporter en mère et me soutenir, m'encourager, être contente et fière, mais non, je n'ai ramassé que des critiques, des remarques désobligeantes, me rabaissant presque au rang des filles qui font le trottoir.
Et bien sûr, tu t'es permise, une fois de plus, de me traiter de mauvaise mère, dire que j'allais abandonner mon enfant et j'en passe...
Je te trouve sacrément gonflée de venir me donner des leçons alors qu'en tant que mauvaise mère, tu te poses là.

Je suis désolée de te l'apprendre, maman, tu pensais bien faire, tu pensais avoir réussi et être une bonne mère, mais tu as tout raté. Je sais que tu t'es pas mal sacrifiée pour moi, tu m'as beaucoup aidée à certains moments... mais ton aide m'était toujours imposée... et les reproches suivaient ensuite car "après tout ce que tu avais fait pour moi", je ne faisais pas ce que toi tu voulais, ce que toi tu avais décidé pour moi.
Oui, contrairement à ce que tu penses, tu as tout raté. Tu as raté ton rôle de mère, tu as raté mon éducation et surtout, tu m'as fait rater une bonne partie de ma vie. Cette enfance où j'aurais dû me fonder des bases solides, cette adolescence où j'aurais dû me construire, les débuts de ma vie d'adulte où j'aurais dû prendre confiance en moi et avancer... Tu n'as fait que tout briser, tout casser, tout saccager. Petit à petit.

Entre les réveillons de Noël et Nouvel an, j'ai donc beaucoup réfléchi, beaucoup cogité ; j'étais très mal, au bord de la crise de nerfs. Et j'en suis arrivée à la conclusion qu'il fallait que je te sorte de ma vie.
J'ai besoin de me construire et de me reconstruire et je ne pourrai jamais le faire si tu es toujours là à tout casser.
Cette année 2008 s'annonce très bonne pour moi et je ne veux plus que tu me gâches ma joie et mon plaisir.
Pour la dernière fois, je vais donc encore te décevoir : Adieu, maman.

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